Ainsi, les blaireaux n’ont rien de ces monstres abjects dépeints et massacrés par les chasseurs. Noctambules souterrains et prudents, ils pâtissent de leur discrétion et de la méconnaissance qui les entoure. Depuis le Moyen Âge au moins, on leur reproche en cascade, leur odeur, leur noirceur, et pourquoi pas d’avancer masqués… Aujourd’hui, leurs détracteurs tentent de justifier la haine qu’ils leur vouent en les accusant de voler quelques épis dans les cultures, d’être vecteurs de maladies, de mettre parfois en péril des infrastructures urbaines. Autant d’arguments exagérés, voire fallacieux, illustrant surtout l’incapacité de certains humains à supporter la présence de la faune sauvage à leurs côtés, même lorsque ce sont eux qui l’envahissent ! Dans ce combat inégal et injuste, les blaireaux font figure de parfaits boucs émissaires. On peut leur faire porter tous les chapeaux s’ils manquent à la barre pour se défendre ! Seuls ceux qui les défendent de longue date, tels notre association, l’ASPAS ou AVES et ceux qui s’y intéressent découvrent le haut degré de sentience de ces animaux extrêmement attachants et leur rôle considérable dans la préservation de la biodiversité. Ils contribuent notamment à l’aération des sols et à la dissémination des graines dans leurs excréments. Laissons-les vivre en paix, c’est tout ce à quoi ils aspirent ! Et si leurs mœurs et leur grimage recèlent encore une part de mystère, c’est sans doute qu’ils ne réservent leurs précieux secrets qu’à quelques initiés…